Le neuroscientifique Shane O’Mara présente la marche comme une superpuissance. L’auteur de In Praise of Walking (l’éloge de la marche), qui sort le 1er août prochain, revient sur les bienfaits de la marche dans un article parût le 28 juillet dernier sur The Guardian, mais également dans un article parût ce jour sur Evening Standard.
Shane O’Mara présente la marche comme une superpuissance, parce qu’elle nous rend plus sain, plus heureux et plus intelligent. Pour lui, la marche régulière permet de déverrouiller les pouvoirs cognitifs du cerveau comme nul autre. Elle joue d’ailleurs un rôle important pour l’humeur, la mémoire et la résolution de problèmes, tout en soulageant des problèmes de santé, tels que dépression et anxiété.
Passionné par la marche et par notre droit collectif de marcher, Shane O’Mara nous apprend qu’il est déterminé à ne pas laisser le moindre aspect malheureux du design urbain lui barrer le pas. Il a pour habitude de se faufiler sur des routes très fréquentées à mesure que les lumières changent. Pour lui, « l’une des grandes horreurs de la vie lorsque vous marchez, est d’attendre la permission de traverser la rue» et « l’expérience du synchronisme en marchant ensemble, c’est l’un des grands plaisirs de la vie »».
Âgé de 53 ans, Shane O’Mara précise que « si nous nous arrêtons de bouger, alors le cerveau ne fonctionne plus ». Nos systèmes sensoriels fonctionnent au mieux quand ils se déplacent dans le monde». Il met également en avant l’importance de la marche dans le pouvoir créatif.
Dans l’article de Evening Standard, le neuroscientifique pense que les médecins généralistes devraient prescrire la marche à la place des pilules. «Les patients devraient être invités à sortir et à faire 5 000 pas par jour», dit-il. « Marcher n’est pas seulement bon pour notre cœur, nos poumons, notre intestin et notre forme physique générale, dit-il, c’est essentiel pour le bon fonctionnement du cerveau ».
Il met également l’importance de la piétonisation dans notre société moderne : La piétionisation est une très bonne chose et il devrait y en avoir plus. L’un des problèmes de la marche à Londres est que les urbanistes accordent la priorité à la circulation, alors qu’ils devraient penser aux villes du point de vue des gens sur deux pieds ». C’est ce que Culture Marche pense également et cette idée avait fait l’objet de La marche en ville, un mode de déplacement à valoriser.
L’article revient aussi sur les pouvoirs créatifs de la marche. Dans une expérience, O’Mara a comparé la créativité d’un groupe de marcheurs en plein air à un groupe de personnes travaillant à l’intérieur en leur demandant à tous de proposer le plus grand nombre possible d’utilisation d’un ensemble de lunettes de lecture. Les résultats ont montré que le premier groupe était toujours plus imaginatif. Les gens disent souvent qu’ils ont leurs meilleures idées en marchant pour de bonnes raisons, et O’Mara ne marche jamais sans son dictaphone.
On retrouve dans les recherches et les déclarations de Shane O’Mara des similitudes avec Thierry Malleret, auteur de Dix Bonnes raisons d’aller marcher, comme le rôle social dans le marche, même si elle est une activité solitaire.