Jacques alain lachantL’importance de la Marche selon Jacques-Alain Lachant, ostéopathe, spécialiste des troubles de la marche

Pour ceux qui douteraient encore de l’importance de la marche sur notre bien être, Culture Marche s’est tourné vers l’un des plus grands spécialistes. Jacques-Alain Lachant, ostéopathe à la Clinique du Mont-Louis, spécialiste des troubles de la marche, auteur du livre ‘La Marche qui Soigne‘ sorti en mars 2013 aux éditions Payot & Rivages, a bien voulu nous accorder un peu de son temps. Un Grand merci à lui, pour ses précisions et ses divers travaux, qui nous permettent d’en savoir toujours plus sur la marche et ses bienfaits.

Dans quels cas la marche peut être pathogène ? Lorsque la marche est talonnante/ lorsque la première impulsion du mouvement du corps part du genou/ lorsqu’on observe un balan latéral du corps…l’absence de balan des mains, le regard fixé au sol…Tout est largement décrit dans le livre…!

Quelles sont les principales blessures que vous avez rencontré au cours de votre carrière ? Les blessures dues à une marche pathogène sont nombreuses/ fractures de fatigue, entorses du pied et de la cheville, traumatisme du genou, tendinopathies du moyen fessier/douleurs articulaires de hanche, traumatisme du rachis lombaire et cervical…pathologie d’épaule, tendinopathies d’Achille, syndrome de l’essuie-glace, tendinopathie des releveurs du pied, inflammations Métatarso-phalangiennes de l’hallux, hallux rigidus.

Quels conseils préconisez-vous aux marcheurs pour éviter toute blessure ? Connaître ses propres défauts de marche, apprendre le mouvement de la marche portante, pratiquer les bons gestes préventifs pour éviter les traumatismes par répétition, en particulier faire les bons étirements ou les bons gestes de soin pour protéger la biomécanique du pied. Bref, il vaut mieux consulter de manière préventive afin d’évaluer les capacités anatomiques dans la marche, la randonnée, le treck, le marathon.

La Marche qui soigneVotre site présente le slogan ‘la marche qui soigne’. Pouvez-vous nous en dire quelques mots et nous présenter quelques exemples de ce que la marche peut guérir ? La marche portante n’est pas un simple mouvement, c’est une autre posture de soi. De la sorte ce travail a des effets anti-dépresseurs importants et développe une grande présence à soi-même, aux autres, à l’espace. C’est un formidable travail d’ancrage aussi sur le sentiment de sécurité de base. Ce mouvement est aussi préventif des pathologies articulaires car le tonus musculaire change d’une telle façon que le corps devient extrêmement léger.

La chaussure est le principal élément pour marcher. Comment reconnaître une bonne chaussure ? Souplesse/confort/espace/matériau/type de semelle/ laisser le pied choisir sa chaussure, prendre ce temps indispensable et définir, qualifier avec quelles chaussures de marche on se sent bien par expérience.

Marcher sans chaussures, quand on le peut, bien sûr, est ce que vous le préconisez ? Marcher pied nu est un préalable pour démarrer une carrière de marcheur car la marche n’est pas la même pied nu que chaussé. Le travail du corps est très différent. La proprioception s’explore pied nu d’abord, chaussé ensuite. Lorsque le terrain le permet et que le pied ne souffre pas d’hyper-appuis des têtes métatarsiennes c’est parfait de consacrer un temps de marche pieds nus. C’est indispensable pour les enfants qui structurent leur développement psychomoteur. 

Certaines personnes ne marchent quasiment pas de la journée. Quelles sont les conséquences sur le corps humain et que préconisez-vous ? L’absence de verticalité et de marche a des effets pathogènes sur le squelette, la réserve musculaire , les capacités et réserves respiratoires et cardiovasculaires, l’immunité, l’équilibre hormonal pancréatique…et l’équilibre psychique, l’harmonie de la pensée…
Je recommande la mesure, marcher un peu chaque jour, augmenter la durée de sa marche, marcher pour marcher, au moins une heure par jour pour en mesurer les bienfaits qui sont bien plus gratifiants que l’effort lui-même.

La Marche qui soigne