
Le Bureau de Prévention des Accidents (BPA) basé en Suisse revient aujourd’hui sur la randonnée en montagne et la surestimation de ses capacités.
Selon l’étude du BPA, de nombreuses personnes sont moins en forme et ont le pied moins sûr qu’elles ne le croient. Cette dernière met en avant la surestimation de ses capacités, qui est l’une des principales causes des accidents de randonnée. Un test a été proposé par le BPA et effectué par plus de 32 000 randonneurs durant l’année 2020. Ce dernier atteste de l’ampleur de ce phénomène. Près de la moitié des participants estiment être en meilleur forme et avoir le pied plus sur que ne l’indiquent leurs résultats au test. De nombreux adeptes de la randonnée en montagne risquent ainsi de choisir des itinéraires trop exigeants pour eux. La campagne de prévention du BPA et de Suisse Rando vise à sensibiliser la population de ce danger.
Chaque année, quelque 5000 personnes résidant en Suisse subissent des blessures graves ou moyennement graves en pratiquant la randonnée. Pour randonner en montagne, il faudrait être en forme, avoir le pied sûr et ne pas souffrir de vertige. Se surestimer sur l’un de ces plans augmente la probabilité d’opter pour un itinéraire trop difficile et comportant donc trop de risques. Les résultats d’un test proposé par le BPA montre qu’une telle surestimation est très répandue. Ce test comprend notamment des questions portant sur la forme et sur la sûreté du pas, auxquelles s’ajoutent des exercices pratiques permettant de vérifier la pertinence de l’auto-évaluation.
Environ la moitié des plus de 32 000 personnes qui ont fait le test en 2020 étaient moins en forme physiquement qu’elles ne le pensaient. Près de l’autre moitié avaient une idée correcte de leur forme. Très rares sont les participants qui l’ont sous-estimée. La surestimation de ses capacités est encore plus répandue en ce qui concerne la sûreté du pas.
Choix d’itinéraires trop difficiles
Pour Monique Walter, experte de la randonnée en montagne au BPA : «Randonner est généralement bénéfique pour la santé, mais il arrive régulièrement que des randonneurs outrepassent leurs limites« . L’étude sur la randonnée en montagne menée par le BPA avait déjà mis en évidence ce décalage entre les capacités des randonneurs et les exigences liées aux itinéraires choisis. L’analyse des réponses au test confirme donc cette observation. Emprunter des itinéraires trop difficiles peut par exemple conduire à des chutes dues à la fatigue, avertit Monique Walter. La campagne de prévention rando-en-montagne.ch organisée par le BPA et Suisse Rando et placée sous le slogan «Randonner n’est pas se balader» vise à sensibiliser la population aux exigences de la randonnée en montagne.
Effets de la pandémie sur la statistique des accidents mortels
Il y a régulièrement des accidents de randonnée mortels. L’année dernière, 55 randonneurs se sont tués en Suisse. Ce nombre est légèrement supérieur au nombre annuel moyen de randonneurs décédés entre 2010 et 2019, soit 52. Le nombre de touristes étrangers parmi les victimes a cependant baissé. Ainsi, il s’est élevé à 3 en 2020, contre 11 en moyenne annuelle. Cette différence est la conséquence des restrictions de voyage consécutives à la pandémie de Covid-19.
Conseils de sécurité pour la randonnée en montagne
Préparer soigneusement la randonnée : Tenir compte de la difficulté de l’itinéraire (catégorie de chemin), des exigences physiques, du temps nécessaire, des capacités des randonneurs, de l’état du chemin et des conditions météorologiques. Si l’on part seul, informer quelqu’un de la randonnée prévue.
S’équiper correctement : Porter des chaussures de randonnée robustes à semelle bien profilée et emporter des vêtements chauds et résistant aux intempéries, de quoi se protéger contre le soleil, une carte, des provisions, une trousse de premiers secours et un téléphone portable.
Rester vigilant durant la randonnée : Penser régulièrement à faire des pauses, à s’hydrater et à s’alimenter. Vérifier le respect de l’horaire prévu, surveiller l’évolution de la météo, de l’état des chemins et de la forme des randonneurs. En cas de doute, faire demi-tour à temps ou opter pour un autre itinéraire.