Le journaliste et conférencier québécois, Pascal Auger revient aujourd’hui sur culturemarche.com, pour évoquer Compostelle et le Chemin de Stevenson avec l’histoire de Jean-Marie Johnston.

Compostelle et le Chemin de Stevenson « La partie découverte est tellement enrichissante »

Jean-Marie Johnston décide de marcher quelques 225 km sur le chemin de Stevenson en France en 2016 à la suite d’une invitation d’amis pèlerins rencontrés l’année précédente.

« Je suis un sportif, social, épicurien. J’ai fait à peu près tous les sports et je continue même à mon âge respectable (73 ans) de faire du jogging, environ 40-50 km par semaine. Social, parce que j’aime bien partager mes expériences… et épicurien puisque j’aime les plaisirs de la vie : la bonne bouffe, les bons vins, les bonnes rencontres. »

Compostelle

En tant qu’ingénieur forestier Jean-Marie a eu le plaisir de visiter plusieurs régions du Québec et a même eu l’occasion d’aller travailler en Chine et en Afrique ce qui lui a permis de découvrir une foule de cultures différentes et d’alimenter sa soif d’aventure. Il attribue son goût de la nature à ses expériences en colonies de vacances à Québec lorsqu’il était enfant.

« Compostelle est apparu dans ma vie au début de ma cinquantaine où j’avais justement des amis qui, tout près de la retraite, m’ont parlé de leur expérience Compostelle. »

Quelques années plus tard, à 65 ans et à l’aube de sa propre retraite, Jean-Marie décide de réaliser ce rêve qu’il chérit depuis trop longtemps. Il était important pour lui de partir seul faire son chemin du Puy jusqu’à Roncevaux. Ça ne dérangeait pas sa partenaire de vie qui, elle, n’était pas vraiment intéressée. Mais, après avoir entendu le récit de son aventure, elle aussi veut partir. Au printemps 2015, ils partent ensemble faire le camino Francès. Elle est tout de suite envahie par le plaisir du pèlerinage et, en 2018, ils font une partie de la voie du Puy ensemble.

Stevenson

Au printemps 2016 ils reçoivent un appel d’un couple d’amis rencontrés sur le chemin qui les invitent à aller marcher le « Stevenson » : ce chemin commence au Puy en Velay pour ensuite rejoindre la voie d’Arles, direction Sud-Ouest.

Stevenson « pour oublier sa peine d’amour est allé marcher dans les vieux pays… dans une région française très isolée…qu’il a marché avec une ânesse appelé Modestine. »

Il s’agit d’un chemin plus solitaire où on y voit peu de marcheurs. En 14 jours de marche ils ont rencontré à peine une quinzaine de pèlerins. Contrairement aux chemins plus traditionnels de Compostelle où abondent villages, histoire et architecture, le Stevenson défile à travers de petits villages peu peuplés et dans une nature qui offre davantage forêts, lacs et montagnes en observation.

Il est donc recommandé de bien planifier son séjour afin d’être certain d’avoir tout le nécessaire pour la journée dû à la rareté des endroits de ravitaillement en nourriture et en eau – et aussi en hébergement.  Les préparatifs logistique et physique sont d’autant plus importants car le chemin est escarpé et peut grimper jusqu’à 1700 mètres. Quant aux distances entre les villages, elles varient de 15 à 25 km et traversent les régions de l’Ardèche, de Lozère et des Cévennes. Faites vos réservations d’avance !

Découvrir et se découvrir

Pour Jean-Marie, le plus grand bénéfice de ce type d’expérience est de faire non seulement la rencontre de l’autre mais aussi la rencontre de soi.

« Découverte par rapport aux cultures, aux autres architectures, aux autres façons de vivre, la découverte des gens. C’est tellement agréable de découvrir autre chose que notre petit confort. »

*Le chemin de Stevenson est le nom donné au chemin de grande randonnée no 70 (GR 70), en référence au parcours effectué à travers les Cévennes, en compagnie d’une ânesse, par l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson à l’automne 1878.