Après Compostelle et le Chemin de Stevenson, Pascal Auger nous livre un deuxième article avec : C’est quoi un pèlerin ?

C’est quoi un pèlerin ? « Ce n’est pas une question de performance ou de religion »

À la suite de sa retraite en 2016, Michel Marquis a vendu tous ses biens, jusqu’à la dernière fourchette, avant de partir pour trois ans, direction Chemin de Compostelle, d’abord, en tant que pèlerin et, éventuellement, à titre d’hôte qui allait accueillir d’autres pèlerins. Maintenant, son objectif est de venir en aide à au moins une personne à chaque jour.

Les valeurs d’intégrité ont toujours été non-négociables pour Michel et il en a fait un point d’honneur à chaque entrevue d’embauche. Natif de Rivière-du-loup où il a exercé le métier de photographe professionnel pendant 13 ans, Michel a quitté le marché du travail, aussi après 13 ans, à la Société de transport de Montréal (STM).

«Entre les deux, jai travaillé pour de grandes entreprises, telles McDonald, Rona, Réno-Dépôt, Loblaw’s, etc.»

Se libérer de tout

Le 29 mars 2015, Michel  prend définitivement sa retraite et en marque le coup en vendant toutes ses possessions. Quelques mois plus tard, le 2 juillet, il s’envole vers trois ans de liberté qui l’amène sur le Chemin de Compostelle. Cependant, avant cette aventure, aussi surprenant que cela puisse paraitre, Michel n’était pas un fan de la marche et il avait à peine entendu parler de Compostelle. C’est pourtant sans trop faire de recherche qu’il entame son aventure, préférant tout découvrir sur place. Heureusement, il avait pris le temps de bien s’équiper avant de partir.

«Une retraite, tout autant qu’un voyage, ça se prépare»

C’est ainsi que le 8 décembre 2015, il arrive à Cape Finisterre.

Ambassadeur du Québec

Durant ces trois ans, Michel a été un hôte pour les pèlerins. Être pèlerin, ce n’est pas d’emblée affaire de religion. C’est aussi une démarche d’ouverture et de compréhension envers soi et envers les autres. De l’avis de Michel, les pèlerins passent par différentes étapes :

  • Douleurs : le chemin teste ta volonté et ta détermination réelle de marcher
  • Rencontre : le chemin te place face à ton plus gros obstacle : toi-même
  • Extase : après les difficultés, plus rien ne t’arrête et les plus hautes montagnes prennent l’allure de petites collines
  • Réponse : Le chemin t’apporte les réponses à tes questions.

Il s’est fait un doux plaisir, non seulement en réconfortant les pèlerins qui en avait besoin, mais aussi en échangeant avec tout un chacun, tout en faisant la promotion du Québec. Michel rêve d’ailleurs d’ouvrir un gîte qui serait tenu et géré par des Québécois.

Le Chemin du Québec

Nul besoin d’emprunter le Chemin de Compostelle pour vivre un tel pèlerinage. Il suffit de partir marcher sur le Chemin du Québec et de s’offrir du temps pour soi. Le pèlerinage n’est pas un lieu dans le monde, mais une démarche qui se vit concrètement. Cependant, pour la vivre profondément, il faut surtout se donner du temps. D’ailleurs, Michel confirme que, pour vivre à fond cette aventure, il faut marcher plus de deux semaines.

«Part de Dorval avec ton sac à dos, mais pas seulement pour une semaine ou deux. Tu pars de Dorval et tu dis, je m’en vais à Gaspé ! Tu marches seul et tu penses à tes affaires.»