Philippe Weber en route pour le Marche Nordique Tour 2020
Philippe Weber, vainqueur du Marche Nordique Tour en 2019, a débuté de la plus belle des manières la nouvelle saison, en s’imposant à domicile sur La Marche Nordique des Remparts et en récidivant quelques jours plus tard sur la Nordique Avonnaise.
Avec ces premières victoires, l’alsacien s’inscrit comme l’homme à battre sur le Marche Nordique Tour 2020. Une bonne occasion pour découvrir ce compétiteur passionné, qui allie de bien belle manière la course à pied et la marche nordique.
Pouvez vous vous présenter sur le plan sportif. J’ai commencé le sport par l’école d’athlétisme. Je pratique la course à pied, mon meilleur temps sur marathon est de 2h35 et la meilleure performance en trail est une 3ème place aux championnats de France avec l’équipe du Pays Colmar Athlétic. Avec Christian Mary, Président du CSL Neuf-Brisach, nous avons crée la section marche nordique il y a 5 ans. Nous avons fait la formation d’entraîneur afin de pouvoir proposer un encadrement de qualité à nos marcheurs.
Vous vous êtes mis à la marche nordique il y a quelques années et vous avez mis du temps à vous imposer dans la discipline, pour exploser en 2019 avec de nombreuses victoires dont le MNT. Est ce un choix, pourquoi cette année et pas avant ? Au début le club ne proposait que la marche nordique loisirs. Grâce à Pascal Mourer et à Jean-Louis Unterfinger, deux passionnés, un groupe de compétition a vu le jour. Depuis début 2019, j’ai proposé à l’équipe les plans d’entraînements et je les ai également accompagnés lors de leurs déplacements en compétition. C’est à partir de là que j’ai eu envie de m’investir à fond dans la MN.
D’où vous vient ce gout pour la compétition ? J’ai l’esprit de compétition depuis mon enfance. Mes parents étant viticulteurs, je devais les aider régulièrement. Pour moi, le but était de faire une rangée de vignes le plus vite possible. Je travaillais toujours à l’aide du chronomètre. Dans tous les sports que j’ai pratiqué, j’ai fonctionné de cette façon là.
Comment s’est passé votre apprentissage de la marche nordique ? Paul Simon, passionné de la belle marche nordique, a rejoint le club en tant que coach pour nos marcheurs. J’ai passé de nombreuses heures avec lui à faire des gammes et à perfectionner ma technique.
Vous faites toujours de la course à pied et de la marche athlétique, en plus de la marche nordique. Pensez vous qu’il est important de varier les disciplines pour être performant ? Je pratique toujours la course à pied en parallèle de la marche nordique, essentiellement pour varier les plaisirs.
Avec vous on a aussi vu arriver en 2019 de nouveaux noms, comme Sébastien Dos Santos souvent vainqueur ou sur les podiums, comme si 2019 marquait un tournant, notamment avec Apolline Mazureck chez les femmes, qui a passé véritablement un nouveau stade. Peux t-on dire que 2019 marque un tournant en matière de marche nordique en compétition et comment voyez vous l’année 2020 ?La marche nordique est une discipline encore jeune et la compétition est une découverte pour beaucoup. L’arrivée de nouveaux venus est toujours bénéfique dans un sport, même si cela remet en cause la hiérarchie, cela pousse tout le monde à se remettre en question pour donner le meilleur de soi-même. Cela prouve également le dynamisme de la discipline. Le niveau sera de plus en plus relevé dans les prochaines années.
Présent sur la nordique Avonnaise au côté d’un juge, celui-ci a souligné la technique irréprochable de votre dauphin, Sébastien Dos Santos, et pourtant vous avez remporté l’épreuve. Preuve que la technique ne fait pas tout, puisque vous remportez l’épreuve très nettement. Comment expliquez vous votre supériorité ? Qu’est ce qui fait que vous allez plus vite ? Pour ce qui est de la technique, il est important de souligner que nous participons au MNT afin d’avoir un classement final qui soit fiable, sinon, nous continuerions à participer à des épreuves locales sans juges et un classement sans grande valeur. Ces épreuves du MNT sont régies par un règlement précis, que les juges appliquent à tous les concurrents. Ainsi la technique est évaluée de manière équitable surtout pour les 10 ou 20 premiers du classement final. Maintenant il est possible qu’il y ait une différence de style, mais tant que la technique est respectée, aucune raison de se voir pénalisé. Il y a certainement autant de styles qu’il y a de compétiteurs. En 2019, les classements MNT et des championnats de France ont également été chamboulés en raison de nombreuses blessures chez les favoris, mais c’est la loi du sport. Mes résultats sont le fruit de beaucoup d’heures d’entraînements.
2019 c’est aussi une victoire sur une manche de Coupe du Monde, à Perpignan. Qu’est ce qu’elle représente pour vous ? Je suis allé à Perpignan pour découvrir l’ambiance et l’organisation d’une compétition « coupe du monde ». J’ai pris beaucoup de plaisir sur un parcours sympa sur un site magnifique. La victoire fût belle !
En octobre il y a le Championnat de France. Un championnat remporté par Julien Auviste et sur lequel vous terminé à la seconde place à quelques secondes seulement. Qu’est ce qui a fait la différence ? Julien Auviste est un beau champion de France, et vu son passé sur le circuit, il le mérite. Les 2 pénalités que j’ai prises ont clairement pesé sur le résultat final. J’apprends encore et il faut que je continue à travailler ma technique.
Est ce votre plus grand regret pour cette année ? Oui, le fait d’arriver 2ème aux championnats de France est une grande frustration mais ça m’a permis de me remettre en question.
On est en période de Fete… A quoi ressemble une semaine type d’entrainement de Philippe Weber ? Et allez vous faire une coupure en cette période ? Je m’entraîne 5 à 6 fois par semaine, en grande partie en MN avec des séances de fractionnés ainsi que beaucoup d’exercices de technique. Je complète ces séances par la course à pied, je suis fan des cross. Je privilégie les entraînements avec le groupe. Je fais ma programmation annuelle suivant les objectifs de compétitions et je choisi mes coupures en fonction de mon calendrier sportif et non « en fonction des fêtes ».
La marche nordique évoque aussi les rencontres….la convivialité. Comment vivez-vous ces moments ? Nous prenons beaucoup de plaisir lors des déplacements sur les épreuves MNT. C’est dans la joie et la bonne humeur que nous retrouvons nos concurrents, certains d’entre eux sont pour nous de très belles rencontres. Nous sommes un groupe de compétiteurs très soudé et nous nous réjouissons toujours de nous retrouver.
Je vous remercie….hormis de bonnes fêtes, que peut on vous souhaiter pour la suite ? Cette année mon objectif principal est d’être champion de France et d’emmener mon équipe le plus loin possible. Nous ferons tout ce qu’il faut pour être au top le jour « J ».
Un dernier mot peut être ? Je souhaite mettre en avant le travail des bénévoles et des juges sans qui les compétitions n’existeraient pas, mais également la FFA qui permet un encadrement de qualité. Nous avons une petite aide du club pour certains déplacements. Nous sommes des passionnés au CSL Neuf-Brisach, nous arrivons à concilier nos vies professionnelles, familiales et sportives.