
Parcourus de nos jours par des milliers de marcheurs sur plus de 17 000 kilomètres en France, les Chemins vers Compostelle sont devenus un phénomène universel. Un intérêt que l’on peut interpréter comme une réaction aux transformations rapides de la société occidentale, individualiste et consumériste. Chaque année, le public des chemins de Compostelle se diversifie avec de nouveaux marcheurs en quête de sérénité et de bien-être, le temps d’un pèlerinage.

« Actualiser et parfaire la connaissance des publics, des pratiques et des retombées économiques sur les chemins en France, et à l’échelle de plusieurs régions françaises » a été l’objectif principal d’une étude des publics des Chemins de Compostelle réalisée entre mai et novembre 2021.
L’Agence Française des Chemins de Compostelle et ses partenaires, Régions, Départements et acteurs touristiques, ont retenu, fin 2020, le cabinet 4V Consultants pour la réalisation de cette étude visant à mieux connaître les publics.
Réalisée dans 5 régions, cette enquête quantitative a fait l’objet de 4 000 questionnaires distribués en ligne ou sur le terrain, auprès de personnes ayant cheminé en 2019, 2020 et 2021.
Les résultats de cette étude soulignent les potentiels d’une destination prisée mais encore confidentielle sur certains itinéraires en France. L’étude laisse apparaître aussi les expériences attendues et recherchées par les cheminants : Rencontre, connexion avec la nature, partage, authenticité, déconnexion et spiritualité.
Chiffres clés de l’étude
- Un public majoritairement féminin : 54%
- 62% ont plus de 56 ans et 11% moins de 35 ans, les autres tranches d’âges sont moins présentes.
- Les ouvriers (2%), chefs d’entreprise et commerçants (9%) viennent assez peu sur le chemin alors que les professions libérales et les cadres représentent la majorité des marcheurs (37%).
- Autant de retraités (44%) que d’actifs (44)
- 51% choisissent les chemins de Compostelle pour se ressourcer et se déconnecter, 45% pour la randonnée et les paysages, 41% pour partager et rencontrer d’autres personnes, 39% pour le côté spirituel.
- 50% des marcheurs sont seuls, 22% entre amis, 18% en couple et 9% en famille.
- Les marcheurs réalisent 26 kilomètres par jour en moyenne pour une durée de voyage de 28 jours en moyenne.
- La principale difficulté pour les cheminants est des trouver des hébergements libres sur le chemin pour la nuit.
- Un voyageur dépense en moyenne 46 euros par jour pour se loger et se nourrir, soit 1100 euros pour 25 à 30 jours de cheminement.
Quelques points à retenir
- Une recherche, une quête très « personnelle » est présente dans plus de la moitié des raisons des choix.
- La pratique de la marche et la rencontre d’autres personnes sont également de fortes raisons de pratique.
- « L’Esprit du Chemin » n’est pas simplement une « formule » : La dimension spirituelle qu’il véhicule constitue une raison de choix forte qui le différencie d’autres itinéraires en France.
- Les Chemins de Compostelle bénéficient d’une notoriété très forte.
- Un point fort : L’image « inconsciente » véhiculée par les Chemins est cohérente avec la réalité du produit sur le terrain.
- Le « bouche à oreilles » et plus globalement le partage d’expériences vécues, sont un vecteur très fort d’orientation du choix.
- Saisonnalité de pratique sur août et septembre plutôt marquée dans l’enquêtte mais sans effet de pics très forts.
- Part quasi nulle des démarches commerciales (publicités, offres promotionnelles….) comme raison du choix.
- Les Cheminants ne font appel dans plus de de la moitié des cas, à aucune aide extérieure pour préparer leur cheminement.
- La Voir du Puy GR65 consitue la « colonne vertébrale » des cheminants de Compostelle en France.
- Le triptyque « Haute-Loire / Lozère/ Aveyron » représente un produit d’appel très puissant.
- Le cumul des voies d’Arles, de Vézelay et de Tours représentent 35% des pratiquants et ce poids augmente avec des pratiquants déjà aguerris aux Chemins.
- Taux élevés de pratique des Chemins dans les départements du Gers, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.