
A l’approche des Championnats du Monde par équipes de marche athlétique, Clémence Beretta se livre en exclusivité sur culturemarche.com sur cette année 2022 qui s’annonce bien remplie pour la marcheuse vosgienne.
Comment avez vous reçue votre sélection pour les championnats du monde ? C’est une très belle opportunité d’être au contact des meilleures mondiales et profiter d’un beau peloton. Je suis reconnaissante envers la fédération de leur confiance pour cette sélection. Cela donne un élan de motivation supplémentaire dans l’entraînement !

Ce rendez-vous était-il l’un de vos principaux objectifs pour cette saison ? Je ne peux pas dire que c’est l’un des principaux objectifs de la saison car la date du championnat est positionné très tôt dans la saison, je sors à peine de la partie foncière de l’hiver, je sais que je ne serais pas à mon meilleur niveau. Je dirais plutôt que c’est une étape clé dans la saison et que cela est le premier palier de la série des 20 km de l’année.
Peux t’on revenir sur votre statut de sportifs de haut niveau perdu ? Comment expliquez vous cela ? Pour continuer à bénéficier d’un statut de haut niveau, il faut atteindre des modalités bien précises en termes de performance, et sur l’année écoulée je n’ai pas réalisé les attendus. Il aurait fallu que je sois top 32 mondiale ou finaliste à un grand championnat par exemple et ça n’a pas été le cas. Ces critères sont basés sur les distances olympiques, donc les performances réalisées sur un 10 km marche ne peuvent pas être prises en compte.

Qu’est ce que cela change dans votre entraînement et pour tout le reste ? Ce que cela a changé c’est sur l’équilibre travail et entraînement. Avant, avec ce statut, je travaillais à mi-temps dans une entreprise et je recevais un salaire à temps complet grâce à une convention qui émanait de ma condition d’athlète de haut niveau. En étant plus considéré comme haut niveau, je devais reprendre le travail en 35 heures, mais ce n’était pas envisageable par rapport aux entraînements et à mes ambitions sportives. Je pense qu’il faut tout tenter pour ne rien regretter, mettre toutes ses chances de son côté pour réussir, c’est pourquoi, d’un commun accord avec mon entreprise, nous avons fait une rupture conventionnelle. Désormais, je continue à travailler pour eux mais différemment, notamment à travers de la prestation de service (chargée de Qualité de Vie au Travail), je travaille également en tant que prestataire pour le Decathlon Epinal sur leur communication. Pour finir, mais cela n’a rien à voir avec mon statut ou ma rupture conventionnelle, car c’est un projet qui était en préparation depuis longtemps, j’ai créé une activité artisanale de bougies un peu particulières. Ce sont des bougies qui possèdent une synergie grâce aux pierres (lithothérapie) et aux huiles essentielles (aromathérapie) qui sont présentes dans chacune de mes créations. Je vends mes bougies directement sur mon site internet, à des magasins et également sur des marketplaces sur internet. Pour l’instant, je ne me verse pas de salaire via cette activité car tout est réinvesti mais c’est prometteur et cela me garantit une porte de sortie pour mon après-carrière.
Mon site : https://yogisens.com/

Quelle sont votre première ambition pour cette année ? Après tous ces changements opérés, qu’ils soient sportifs ou professionnels, 2022 est l’année qui, je l’espère, sera celle de la concrétisation. Je souhaite donc pouvoir réaliser ma toute première qualification individuelle en grand championnat. J’aimerais donc pouvoir marcher en 1h32-1h31 cette année.
Comment voyez vous ces championnats du monde en mars prochain ? Les conditions seront assez difficiles, notamment de par la chaleur et le voyage qui risque d’être fatiguant, mais je me prépare dès maintenant à ces facteurs à travers des outils d’imagerie mentale et de l’hypnose. J’optimise ce qui est à ma portée de main, c’est à dire : le mental. Comme sur chaque course, je vais me donner à fond, et cette compétition sera également un bon indicateur pour la suite de la saison. C’est également ma première sélection France sous la direction de Gérard Lelièvre, mon nouveau coach, c’est symbolique bien sûr mais ce sont des petites choses auxquelles j’aime porter mon attention.
Qui seront vos principales adversaires ? C’est difficile à dire car je pense que certaines athlètes auront fait le choix de vraiment préparer fort cette compétition et d’autres qui seront simplement dans une dynamique de montée en puissance avec ce premier passage début mars. Je me situe plutôt dans le deuxième cas, la marche est toujours une discipline incertaine et sur la ligne de départ, les compteurs seront remis à zéro notamment quand il y a de la chaleur.

Les JO approchent, dans deux ans et en plus en France. Je suppose que c’est une énorme motivation supplémentaire… peut on dire que vous y pensez déjà très fort ? 🙂 Je ne vais pas mentir, c’est vrai que j’y pense de plus en plus, c’est un très bel objectif ! Mon plus beau souhait serait de pouvoir me qualifier avec Eloïse Terrec, cela serait une magnifique consécration, j’ai réellement débuté la marche à ses côtés au CREPS, on a d’abord été partenaires d’entraînement puis rapidement meilleures amies. On en parle souvent ensemble de Paris.
Après ces deux années particulières, voyez vous la fin du tunnel ? Oui cette fois-ci je dirais que c’est la bonne !! Peut-être que je suis trop optimiste, mais je préfère l’être en tout cas… Nous sommes vraiment épargnés en tant qu’athlète par rapport à des sports qui se font en intérieur et à plusieurs comme les sports co. Nous, une paire de chaussures et on peut marcher tout seul et presque n’importe où, j’avais d’ailleurs investi dans un tapis de course l’année dernière et cela a été salvateur entre les confinements et la neige vosgienne.
Merci à vous, que peux t’on vous souhaiter pour 2022 ? De la sérénité et de l’équilibre dans tous mes projets !