
Nouvel article de Pascal Auger, journaliste et conférencier québécois, qui nous livre l’aventure d’André Weil, 72 ans, passionné de découverte et de nature.
Il marche 17 000 km en vingt ans : « J’ai eu le goût de découvrir le monde »
Bien installé autour des montagnes à Grenoble dans les Alpes, André Weil, 72 ans se rappelle tous les moments touchants qu’il a vécu non seulement sur les chemins de Compostelle mais aussi ses pèlerinages vers Rome, Auschwitz et Jérusalem.
« Je suis né ici…je suis ingénieur physique et j’ai travaillé pour France Télécom dans le domaine de la micro-électronique. »
« Un jour j’ai fait autre chose qu’une ballade d’un jour ou deux, je suis parti deux mois puisque Grenoble est à 9 semaines de marche de Compostelle. »
Silence de la nature
Étant un amant de la nature depuis toujours, il est très actif en ski, vélo tout-terrain et la marche. Durant 15 ans il a aussi été marathonien. Mais ce qu’il aime par-dessus tout, c’est se retrouver en silence en montagne ou sur les chemins de Compostelle. En 1996 il entreprend une formation de yoga. Voulant se rendre en Inde pour compléter la formation, il tombe sur une brochure qui parle de Compostelle. Et voilà donc qu’au lieu de prendre sa pause de 3 mois pour aller en Inde, il change ses plans et décide de se diriger vers Compostelle.
1800 km
Habitant à 8-10 jours du Puy-en-Velay, il entame les 1800 km en l’an 2000. Les 15 premiers jours, il s’épargne pour s’assurer que l’esprit et le corps sont bien rodés pour cette aventure. Éventuellement, il prend sa vitesse de croisière à 20-25 km par jour. Après trois semaines, il savait qu’il y arriverait.
« On y prend goût plus on avance »
Il se plait à dire que sa transformation a été physique, psychique et spirituelle jusqu’à Santiago. La tradition de Finisterre n’étant pas très connue à l’époque, c’est malheureusement en autobus qu’il se rend à la fin de la terre.
Mais encore
Suite à cette expérience il avait le goût de découvrir le monde et s’est permis des pèlerinages à Rome, Auschwitz et Jérusalem. De fil en aiguille, il se sent inspiré pour écrire et à ce jour il a produit cinq livres :
- T’es toi quand tu marches
- Nous sommes faits pour marcher
- Le marchant de bonheur
- Sur le chemin d’Assise
- Yoga en prison
Ce dernier livre étant inspiré par ses cours de yoga qu’il donne pour les prisonniers masculins.
Liberté
« Un mot qui me fait pleurer c’est Liberté. C’est à Compostelle que j’ai découvert qu’on peut être libre… Je vous raconte, j’ai perdu un enfant. Quand je dis ça, les gens me disent qu’il n’y a rien de plus douloureux. Lorsque je suis arrivé à la cathédrale du Puy, je me suis mis devant la statue de Saint-Jacques et j’ai prié. Il m’a soufflé ceci : emmène ton enfant avec toi. Et j’ai été libéré de ça. Donc merci Compostelle qui m’a libéré d’un truc incroyable. Et maintenant je transmets ce message qu’on peut être libre. Soyez libre. Et les chemins de Saint-Jacques sont un des chemins de liberté. Et il y en a plein d’autres. »
Pascal Auger Journaliste/conférencier / www.QuebecCompostelle.com