
Pascal Auger, journaliste et conférencier, partage depuis plusieurs semaines sur le Blog, des articles sur les Chemins de Compostelle. Il revient aujourd’hui avec un nouvel article, sur l’aventure d’Annaëlle Gravelle.
Vous pouvez retrouver les précédents articles sur ce lien.
À la suite de son aventure Compostelle, elle s’offre un gite : «Je ne peux pas attendre la retraite pour partir.»
Après un accident de travail qui l’oblige à prendre une pause, doublé de son père qui revient de Compostelle, Annaëlle Gravelle accepte les signes et se lance sur 1 600km qui lui feront changer de vie en devenant accueillante dans son propre gite à Estaing sur la voie du Puy en France.
« Au départ, je suis ingénieure aéronautique. J’ai fait ça pendant cinq ans. Je travaillais dans une grosse société et j’avais besoin d’un retour à la nature. Je suis retournée chez moi en Bretagne pour être agricultrice pendant 10 ans et suite à un accident de travail je suis partie marcher. »
Attendre la retraite pour partir
Son père étant arrivé à la retraite, elle et ses frères l’on aidé à préparer son voyage qu’il a terminé en septembre 2017. Voyant son père ébloui par son expérience, il était hors de question pour elle d’attendre plus longtemps et le 11 avril 2018, elle se lançait sur son chemin. Elle prévoyait marcher juste assez longtemps pour faire la réflexion qu’elle recherchait. Finalement, ça l’aura menée non seulement jusqu’à Compostelle le 15 juin 2018 mais elle s’est aussi permis de poursuivre, comme le faisait les pèlerins, vers Finisterre et Muxia au bord de la mer.
« Pour moi la finalité c’est Finisterre et Muxia.»
« Giteuse »
Comme bien des marcheurs/pèlerins, elle tombe en amour avec le chemin au point de vouloir y vivre et prendre soin des autres. Au début, elle s’est fait embaucher comme salariée et s’occupe quotidiennement de près de 20 personnes. Convaincue que c’est ce qu’elle veut faire, elle trouve un gite dans le village voisin qui devenait disponible. Au moment d’écrire ces lignes, elle s’apprête à accueillir ses premiers marcheurs au gite Ultreia à Estaing, 8ème étape à 200km du Puy-en-Velay. Elle peut y accueillir jusqu’à 14 personnes dans cette ancienne maison familiale qui a déjà servi d’épicerie et maintenant d’hébergement pour les aventuriers du chemin.
Prendre le temps
Heureuse de ses choix maintenant, elle encourage fortement les gens d’agir avant que la vie nous oblige une pause.
« Il faut surtout s’écouter. S’il y a quelque chose qui ne va pas, faire la pause. Bien se poser les bonnes questions et aller de l’avant… moi, c’est le corps qui m’a dit que la direction de ma vie n’était pas bonne. J’ai été obligée de casser pour prendre le temps de m’écouter. »
Pascal Auger Journaliste/conférencier www.QuebecCompostelle.com