
La Fédération Française d’Athlétisme et la Fondation pour le Pacte de Performance, sous égide de la Fondation du Sport Français Henri Sérandour, ont profité d’une conférence de presse, organisée ce lundi matin au siège de la FFA à Paris, pour officialiser leur partenariat. Il s’agit-là du premier accord scellé entre la Fondation pour le Pacte de Performance et une fédération. Chaque année, ce dispositif permettra de sélectionner douze jeunes athlètes, espoirs de l’athlétisme français, qui pourront alors bénéficier d’une aide financière sous forme de mécénat. On retrouve parmi ses jeunes, le marcheur David Kuster, de l’EFS Reims Athlétisme.
Déjà précurseur en 2007 au moment du lancement de la ligue nationale d’athlétisme, qui visait à créer un statut professionnel sécurisant pour les meilleurs athlètes, la Fédération Française d’Athlétisme reste aux avant-postes des fédérations dans son soutien à la nouvelle génération, amenée à briller lors des Jeux olympiques de 2024.
La preuve avec le dispositif Athlé 2024, lancé l’an dernier pour accompagner financièrement pendant douze mois minimum douze heureux élus, qui s’articule désormais autour d’un accord entre la FFA et la Fondation pour le Pacte de Performance, une entité sous égide de la Fondation du Sport Français éligible au mécénat. Les douze athlètes recevront une bourse de 18 000 € annuels par ce biais, dont un 30% seront versés par la Fédération, 20% par leur club, et 50% par une entreprise, la Fondation pour le pacte de performance apportant un cadre juridique et permettant aux entreprises de bénéficier des avantages liés au mécénat.
Stéphane Nomis, président de la Fondation pour le Pacte de Performance se félicite de ce partenariat : « La FFA est la première fédération avec laquelle notre fondation noue un partenariat. Nous en sommes très fiers et nous espérons que d’autres suivront. A une époque où l’économie du sport évolue, il est essentiel de trouver de nouveaux chemins pour aider les fédérations, les clubs et les athlètes. »
André Giraud, président de la FFA, abonde : « Je suis ravi d’officialiser le mariage entre la FFA et la Fondation pour le Pacte de Performance, avec le soutien de la Fondation du Sport Français Henri Sérandour. Une dernière structure qui est présidée par Edwige Avice, dont le travail au Ministère de la Jeunesse et des Sports de 1981 à 1984 a marqué durablement le sport français. C’est un moment très important qui vient concrétiser le projet Athlé 2024 initié il y a un an. Je suis par ailleurs très fier que notre Fédération soit la première à s’engager avec la Fondation pour le Pacte de Performance. Cela démontre une fois encore combien la Fédération Française d’Athlétisme est innovante dans sa stratégie et ses actions ».
Le lancement de ce dispositif avait rencontré un engouement impressionnant en 2018. Pas moins de cent huit candidatures avaient été reçues et quarante athlètes sélectionnés pour un grand oral devant un jury, avant la sélection finale de douze athlètes retenus en tenant compte de critères liés à leur double-projet sportif et professionnel. Parmi eux, le marcheur espoir David Kuster, présent à Paris ce lundi matin et heureux de pouvoir bénéficier d’une aide financière : « La bourse que nous allons recevoir va me permettre de faire plus de stages, notamment pendant l’hiver où il faut enquiller les bornes. C’est un soulagement de savoir que j’aurai ça à côté », confie celui qui est étudiant en DU Nutrition et Diététique.
Un discours auquel ne peuvent qu’être sensibles Marie-José Pérec, Christine Arron et Mehdi Baala, trois athlètes ayant écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire de l’athlétisme français et qui faisaient partie du jury ayant reçu les aspirants professionnels. « Ces jeunes sont impressionnants de maturité, relèvent-ils d’une même voix. Grâce à ce soutien, ils auront moins de sacrifices à faire et seront plus maîtres de leurs choix. On aurait aimé aider tous les candidats, ils avaient tous des projets qui tenaient la route, des histoires, du contenu. »
Patrice Gergès, directeur technique national, rappelle : « Athlé 2024 a été lancé l’an dernier en partant du constat que deux tiers de nos athlètes participant aux Mondiaux juniors ne passaient pas le cap chez les seniors. Les contraintes sociales liées à l’environnement du sportif ont été une des raisons identifiées. Avec ce projet, nous avons l’ambition d’accompagner l’athlète dans son projet de vie. » Un discours en phase avec celui de Jean-Paul Clémençon, délégué général de la Fondation du Sport Français Henri Sérandour, pour lequel « la dimension éducative est essentielle à la réussite de tout sportif » et qui « tient à faire valoir l’intérêt du mécénat pour les entreprises ».
Dans cette optique, le club doit lui aussi être soutenu comme le souligne Gilbert Marcy, président de la commission de l’athlétisme professionnel : « Nous nous occupons des athlètes mais nous réalisons aussi un travail de fond et de proximité avec les clubs ». Qui se poursuivra en étroite collaboration avec la fédération au cours des mois et années à venir.
Les douze premiers athlètes bénéficiaires du dispositif Athlé 2024
- Yann Chaussinand (marteau), Clermont Athlétisme Auvergne
- Ethan Cormont (perche), ASA Maisons-Alfort
- Wilfried Happio (400 m haies), CA L’Hay-les-Roses
- David Kuster (marche), EFS Reims
- Alexa Lemitre (3000 m steeple), ECLA Albi
- Paméra Losange (sprint), Entente Franconville Cesame Val d’Oise
- Marine Mignon (sprint), Entente Sud Lyonnais
- Alice Moindrot (perche), US Talence
- Alexis Phelut (3000 m steeple), Clermont Athlétisme Auvergne
- Cyréna Samba-Mayela (100 m haies), Adidas Runners Paris
- Mathilde Sénéchal (demi-fond), AJ Blois-Onzain
- Hugo Tavernier (marteau), Annecy Haute-Savoie