IMG_9276Après sa victoire ce dimanche 5 mai 2019, sur le Trail de la Carrière, Céline Beucher s’impose comme l’une des prétendantes au podium du Challenge Nordique Bretagne 2019. Une bonne occasion pour Culture Marche, de vous présenter cette marcheuse bretonne prête à en découdre sur tous les terrains.

Vous avez remporté une nouvelle victoire hier sur le Trail des Carrières. Après votre victoire en février sur le Trail du Pays Bleu, 2019 est une belle année ! Comment expliquez vous ces succès ? Je dirai d’abord le goût pour la compétition et une très grande motivation pour me classer au mieux sur le CNB cette année. Et grâce à un entraînement plus adapté à la compétition depuis septembre 2018, où j’ai rejoint la Breiz Team de Noyal Sur Vilaine coachée par le célèbre Denis LEUX ! Décision pas facile à prendre car cela signifiait quitter mon ancien club de marche nordique  » l’UAC de Châteaubourg » où j’ai débuté ce sport et tous les amis. Et hier au Petit-Mars, avec Denis Leux on espérait bien faire un doublé, mais je ne connaissais pas bien la concurrence, et j’avais un peu d’appréhension sur la ligne de départ. Très vite, j’ai compris qu’Aurélie Bigot n’était pas là en touriste non plus et je suis restée 1 mètre derrière elle au début. J’ai fini par tenté un dépassement sans trop savoir ce qui m’attendait sur le parcours, si ce n’est que le plus dur était à venir, à savoir le passage dans la carrière ! Le mental a fait le reste.

Vous êtes également bien classée sur le Marche Nordique Tour. Avez-vous toujours été une compétitrice ? C’est ma première année sur le MNT et c’est aussi la 2ème raison pour rejoindre la Breiz Team qui participe à ces compétitions contrairement à mon ancien club. Cela permet d’être jugé sur sa technique et cela permet de progresser car sur le CNB, on a très peu d’épreuves avec juges malheureusement, et parfois çà dérape ! Et se confronter à des athlètes de toute la France permet de se situer, et là j’ai du bouleau ! Mais le plaisir est surtout dans le résultat par équipe et les déplacements en équipes sont très festifs ! je fais de la compétition depuis 3/4 ans environ mais depuis 2 ans de façon plus régulière.

57083565_669852030119046_6946518588010266624_oPouvez vous nous présenter votre parcours sportif en nous expliquant comment vous avez découvert la marche nordique ? J’ai commencé en 2011 au sein de l’UAC, dès la création de la section marche nordique. Je recherchais une activité de plein air et bénéfique pour la santé avec des horaires compatibles avec mon travail, et je suis allée à la première séance découverte seule et y suis restée. Ça m’a permis de me faire des amis. Je n’ai jamais fait de sport de façon intensive avant et quand les enfants sont petits il n’est pas toujours facile de libérer du temps pour soi. Je n’ai jamais fait autant de sport que maintenant comme quoi tout arrive avec le temps !

Quel est votre ambition à travers ce sport ? Gagner des courses ? Soigner votre santé ? Oui, j’adore la compétition et remporter quelques « courses » est gratifiant et encourage à continuer, mais l’aspect complet de ce sport et non traumatique est important pour moi, car à mon âge on doit faire attention si l’on veut bien vieillir ! Et quand je vois tous ces M3 et M4 voir M 5 sur les compétitions, j’ai de belles années devant moi !

Quel est à ce jour votre plus beau souvenir en ce qui concerne la marche nordique  ? Question difficile ! Celle d’hier au Petit-Mars, peut être de part la difficulté du parcours et son côté atypique et où je n’ai rien lâché jusqu’à l’arrivée car je savais ma poursuiveuse pas loin. Celle de Vannes en 2018, car j’ai souffert de la canicule et être finisher était une victoire en soi.

Le sport est aussi parfois synonyme de souffrance, avez vous connu des moments difficiles à l’entraînement ou en compétition ? Oh que oui ! Plein de souvenirs douloureux ! Ma première compétition de 22 km à Châteaubourg sans entraînement, où j’ai eu des courbatures pendant au moins 3 jours. Belle-Isle-En-Terre en 2018 et ses 27 km avec 700 m de dénivelé, et comme je l’ai déjà dit, Vannes 2018 à cause de la chaleur : Dès la sortie de l’hippodrome je me suis dit çà ne va pas le faire et j’ai pensé abandonner entre le 9ème et le 15 ème km, plus un problème de fuite d’eau sur ma poche et donc à sec à l’entrée du port et ampoules aux 2 pieds mais le mental a fait le reste comme souvent en compétition !

Denis Leux et Céline Beucher
Denis Leux et Céline Beucher

Suivez vous un  rogramme d’entraînement particulier ? Quel entraînement faites vous chaque semaine, pour arriver pour la gagne, comme ce dimanche ? Je m’entraîne le jeudi soir avec la Breiz Team quand je ne travaille pas. Mon travail ne me permet pas d’avoir un entraînement régulier, car j’ai un planning différent sur 3 semaines et je travaille de nuit ( 12 h ! ) à l’hôpital et 1 weekend sur 3 donc je ne peux pas faire toutes les compétitions que j’aimerais malheureusement, notamment celles du CNB les mieux côtées en points mais je ne perds pas espoir ! Sinon je cours un peu depuis l’été dernier pour améliorer mon cardio et visiblement ça marche un peu !

L’année est encore longue, avez vous des objectifs en tête que ce soit sur le Challenge Nordique Bretagne, où vous occupez les premières places, ou sur le Marche nordique Tour ? L’année dernière j’ai fini 10ème au classement CNB n’ayant pu faire que 11 épreuves, donc mon objectif de début de saison était de faire mieux et d’être dans le top 5 puis 3 et voir mieux ! Mais je reste lucide : Ce CNB n’a pas de valeur officielle et le gagner ne signifie pas être la meilleure marcheuse loin de là, car il y a de bien meilleures athlètes en Bretagne et en France comme notre championne Nathalie Jaunet ! Je n’ai pas d’ambition particulière sur le MNT, peut être rester dans le top 20 ! Et participer au championnat de France en septembre.

On voit que la marche nordique est vraiment devenue une passion. Avez-vous une autre passion ? La danse country que je pratique depuis 2009 de façon assidue puisque je suis animatrice dans mon association. C’est très difficile de conjuguer les deux car la danse sollicite aussi les articulations et le weekend les bals ont lieu le samedi soir ou le dimanche après-midi, et donc cette année, je vais beaucoup moins danser pour garder de l’énergie sur les marches ! Cela m’est arrivé de danser jusqu’à 1 h du matin et de me lever à 6 h pour aller faire une compétition !

Je vous remercie, un dernier mot peut-être ? Je tiens particulièrement à remercier mon coach Denis Leux pour avoir cru en ma progression possible et à toute la Breiz Team où la convivialité et la motivation priment, et les victoires par équipes sont les plus belles ! Merci pour vos articles et de mettre cette belle discipline en avant.