Pascal Auger : Accomplissement à Compostelle

Le journaliste-conférencier Pascal Auger marque notre rentrée avec un nouvel article sur Saint-Jacques de Compostelle.

Accomplissement à Compostelle

« Moi, je suis venue me retrouver, je suis venue chercher des réponses. »

Retraitée depuis deux ans, Joane Lemieux découvre la marche longue durée. Elle vit un de ses rêves qui est de faire un chemin de Compostelle. Je la rencontre à Maronas sur le Camino Finisterre-Muxia celle qui espère atteindre le Bout du Monde dans quelques jours.

« Tout ce que je savais, c’était que j’aimais marcher. Je pars de zéro. »

Le chemin de la vie

Joane est née à Laval et vit présentement dans les Basses-Laurentides. Elle a travaillé 27 ans dans le domaine de l’éducation en tant qu’éducatrice. Très jeune, elle apprend à foncer dans la vie et demeure positive face à l’adversité. C’est en 2022 que Joane reçoit un diagnostic de cancer. Étant donné qu’elle est prise à temps, elle n’est pas obligée de faire les traitements.

Elle prend plutôt ça comme un signe de la vie pour qu’elle pense à elle, réalise ses rêves dont celui de faire Compostelle. Elle s’inscrit donc à la formation Weekend préparation-rando de Québec Compostelle. Elle achète l’équipement nécessaire, suit à la lettre la préparation enseignée ainsi que les précieux conseils pour la retrouver sur le Camino Invierno.

« Moi, j’ai compris qu’il ne faut pas attendre après les autres; fais ce que tu as à faire puis tu vas être bien contente dans la vie. »

Vivre son chemin de Compostelle

Dès le départ, Joane vit de l’anxiété, elle appréhende les journées plus exigeantes au niveau physique. Elle marche avec le groupe ce qui est contraire à l’introspection qu’elle veut faire sur ce chemin. L’adaptation n’est pas toujours facile. Dans la première semaine, Joane dit qu’elle lave son cœur.  Cependant, il suffit d’un oubli dans un albergue pour que Joane se retrouve seule sur le chemin. Cette journée-là fut déterminante pour elle.

Complètement sortie de sa zone de confort, Joane doit se faire confiance. Même si elle ne parle pas l’anglais ou l’espagnol, ce fut sa plus belle journée. Elle y fait de belles rencontres et, depuis ce jour, Joane a grandi, ne vit plus l’anxiété. Elle marche, se nourrit et son sac à dos est même devenu son ami.

« Je faisais juste marcher, regarder les paysages puis vivre mes affaires. »

Son accomplissement par le chemin

Depuis son départ de Ponferrada, Joane a parcouru plus de 260 kilomètres lorsqu’elle fait son entrée à Santiago. Même si elle n’est pas religieuse, l’émotion est palpable, elle est comme figée. C’est plus tard lorsqu’on l’interpelle qu’elle pleure de fierté. Elle est contente de l’avoir marché toute seule, d’y avoir mis les efforts et la persévérance. Joane a su s’adapter aux imprévus et à se faire confiance.

Dans quelques jours, elle aura terminé son deuxième camino soit celui du Finisterre-Muxia. Étant une fille d’eau, elle a hâte de voir ce Bout du Monde. Bravo Joane pour ce bel accomplissement !

« Il faut être prêt à vivre ça de l’inconnu parce que c’est comme ça. »

Vous pouvez retrouver les précédents articles de Pascal Auger sur culturemarche.com, sur ce lien.


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