Après Véronique Bessot, place à Yves-Michel Kerlau, marcheur expérimenté qui revient en 2024 sur le Paris Alsace Crédit Mutuel après une première participation en 2016, pour dit-il, aller au bout… Au bout de cette belle aventure qu’est l’épreuve Mythique de 450 km.

Pouvez-vous vous présenter ? Licencié au CM Roubaix, mon club de cœur, mais résidant à Nantes. J’ai 62 ans, déjà ! 50 années d’athlétisme, au début en cross et demi fond piste, j’ai ensuite rajouté la route avec quelques marathons entre 30 et 40 ans. Depuis 20 ans, j’ai basculé sur la marche athlétique de vitesse puis de grand fond. Rêve que je caressais depuis enfant : marcher 24 heures et avoir le privilège de côtoyer ceux qui faisaient Paris-Colmar !

Beaucoup de tâtonnements, d’échecs, puis la rencontre de Daniel Duboscq (mon mentor en ce domaine, qui m’a quasiment tout appris) a été prépondérante. Quelques placettes sur des sélectifs. Record à 188km/24h, qui date un peu. Quelques échecs sur Paris Alsace (en 2014-2015) puis une première arrivée en 2016 (10ème et bon dernier) et, contre toute attente, 3ème en 2017.

Quelle est votre ambition sur le Paris Alsace Crédit Mutuel 2024 ? Cette année, je n’ai d’autre ambition que d’aller au bout. Compte tenu de l’inéluctable baisse de niveau liée à l’âge et du fait que je n’ai pas disputé cette épreuve depuis 2017, j’essaie de compenser en alignant un peu plus de kilomètres à l’entraînement, 5 à 6 fois par semaine en préparation intensive. Ceci en jonglant avec le travail, la famille (très impliquée et complaisante) et la récupération.

Que représente pour vous le Paris Alsace ? Paris-Alsace me rappelle le petit gamin que j’étais, dans les années 70, qui écarquillait les yeux devant les reportages TV en noir et blanc de Paris-Strasbourg ! C’est une Institution qu’il faut à tout prix préserver. Qui va fêter ses 100 ans en 2026 et j’espère en être. Ca représente aussi les vraies valeurs du sport, le dépassement de soi, l’aventure au sens incertitude du résultat, sans pour cela aller faire le kéké au bout du monde.

Avez-vous un message particulier à transmettre ? Si je devais passer un message, il s’adresserait à ceux qui s’intéressent de loin à la marche de grand fond ou bien à ceux qui hésitent : lancez vous ! Même avec de petits moyens physiques comme moi, on peut y arriver par le sérieux à l’entraînement, la détermination et en s’entourant en compétition de personnes qui partagent votre rêve et votre passion.

Concernant les 3 photos, la 1ère, c’est sur une compétition de marche athlé sur piste car il ne faut pas oublier les fondamentaux techniques. La seconde c’est aux 28 heures de Roubaix (70 ans cette année les 14 et 15 septembre, 2024 ça aussi c’est une Institution). La 3ème a été prise au moment de ma première arrivée à Paris Alsace en 2016, je l’aime beaucoup car elle représente toute la difficulté pour y parvenir :  je n’étais plus du tout lucide après 3 jours et 3 nuits de marche.